Amis d’Angoulême bonjour, Angoulême ? C’est le petit cours d’eau qui ruisselle au pied du viaduc des Fauvettes. Pas toute l’année : l’été, ce ru est plutôt à sec ! La maison de banlieue et de l’architecture a édité un bel ouvrage sur les Ponts et ouvrages d’art en Essonne, en supplément d’une exposition (actuellement en cours jusqu’en juillet). Pour le commander (10 euros) : https://maisondebanlieue.fr/actualites/cahier-n%c2%b0-18-tandis-que-sous-le-pont-ponts-et-ouvrages-dart-en-essonne/ Dans le dossier pédagogique de cette exposition on trouve cette photo qui nous renseigne un peu plus sur le contenu de nos piliers. L’exposition sur les Ponts et ouvrages d’art en Essonne est gratuite : maison de banlieue et de l’architecture d’Athis-Mons. |
Amis des Fauvettes bonjour,
Notre viaduc est pris en exemple par la Maison de Banlieue et l’Architecture.
Si votre emploi du temps vous permet de libérer une heure bien agréable, aller visiter l’exposition permanente jusqu’en juillet.
Un livret est édité à cette occasion.
Au sein de ce livret, Béatrix Goeneutte a réalisé un article :
Du rail au mousqueton : le viaduc des Fauvettes : détournement et appropriation d’un ouvrage d’art.
Extraits :
« Réalisé en 1913, le viaduc d’Angoulême, dit des Fauvettes… tient ses noms du petit ru d’Angoulême qu’il enjambe et du bois des Fauvettes tout proche. Construit en moellons de meulière taillés en polygones irréguliers, il compte douze arches.
Durant la seconde guerre mondiale, la ligne Paris-Chartres par Gallardon est utilisée par l’armée allemande. Aussi, au printemps 1944, ses viaducs sont visés par des bombardements alliés pour la préparation du débarquement. Une arche du viaduc des Fauvettes est alors partiellement détruite, mettant en péril l’édifice entier pour les décennies suivantes. En 1953, la ligne est déclassée.
Les plus hautes falaises d’Ile-de-France
À partir du la fin des années 1970, le viaduc des Fauvettes est utilisé de manière « sauvage» pour l’entraînement par des spéléologues et par des grimpeurs en restant en bas des piliers. Il existait, en effet, déjà de nombreux clubs d’escalade et de spéléologie dans les environs.
Dès les années 1970, des bénévoles nettoient les abords et ouvrent des voies d’escalade équipées de manière à sécuriser l’escalade verticale et à permettre la descente en rappel. La meulière est aussi une pierre abrasive qui rend l’escalade douloureuse.
Cet intérêt des grimpeurs et des spéléologues, le viaduc le doit à sa hauteur qui lui vaut également d’être qualifié de «plus belle falaise d’Île-de-France». En effet, les années 1980 et 1990 voient le développement en milieu urbain de pratiques sportives d’ordinaire réalisées en pleine nature, telle que l’escalade urbaine. Le détournement de l’usage du viaduc s’inscrit dans ce mouvement. Les spéléologues comme les grimpeurs trouvent aux Fauvettes la possibilité d’une pratique de proximité et adaptée aux temporalités urbaines : séances courtes, accessibilité aisée, pratique tout au long de l’année permettant une continuité avec celle des vacances.
Ce bel immobile qui mobilise
En 1997, suite à une étude réalisée par la dde de l’Essonne, un arrêté préfectoral interdit l’accès au viaduc, considéré comme dangereux : manque de garde-corps et trou de bombe datant de la seconde guerre mondiale qui menace sérieusement la stabilité de l’édifice.
L’incertitude sur l’avenir du viaduc et particulièrement la menace de destruction mobilisent de nombreux défenseurs : les clubs de spéléologie et d’escalade des environs, le Cosiroc, en particulier son président de l’époque Daniel Taupin, ainsi que les communes de Gometz-le-Châtel et Bures-sur-Yvette. Trois années de négociation s’engagent avec l’État, alors propriétaire du viaduc des Fauvettes. En 2001, un accord est trouvé et une convention signée validant le projet de sauvetage. Le chantier ne débutera qu’à la fin de l’année 2003 et va durer un an. Les travaux comportent la reconstruction à l’identique de l’arche endommagée par les bombardements de 1944, la réalisation de puits permettant la descente en rappel, l’installation de garde-corps en haut du viaduc et la réfection le l’étanchéité. En octobre 2004, le viaduc est à nouveau ouvert au public et accessible aux spéléologues ci aux grimpeurs.
En raison du coût d’entretien du viaduc, l’État montre rapidement sa volonté de s’en séparer. Plusieurs hypothèses d’acheteurs sont envisagées: communes, ffme, Cosiroc… Le projet de le vendre à une société privée pour la création d’un parc d’aventure entraîne une mobilisation des sportifs et des élus, qui souhaitent que le viaduc reste un bien public et devienne pour cela la propriété d’une collectivité.»
En 2008, le viaduc des Fauvettes est sauvé de la privatisation. Il devient la propriété du Sicovy, syndicat qui porte le projet de la coulée verte de la vallée de l’Yvette.
Niché dans son écrin de verdure et pourtant accessible depuis le RER, le viaduc des Fauvettes est un lieu à la fois proche et inattendu en milieu urbain, presque un «territoire du hors-quotidien» et continue aujourd’hui d’être un lien entre différentes pratiques qui s’y croisent et cohabitent (sports, promenades, formations, entraînement, etc.).
Merci à Jean-Yves Derouck, et à Cécile